Tant qu’on a la santé…

Chères lectrices et chers lecteurs,

C’est le cœur gros que je vous écris, en espérant que mes mots permettront de dégager un peu ma poitrine de ce nuage de tristesse qui ne nous quitte plus depuis quelques jours.

Nous sommes arrivés à Bangkok il y a un peu plus d’une semaine en ayant encore l’espoir que tout irait vers le mieux. À ce stade, on avait encore le soupçon que peut-être le virus ne tenait pas le chaud, entre autres utopies.

La situation s’est embourbée de minute en minute, avec les USA fermant leurs frontières, puis la Suisse avec ses écoles, et tout le reste que vous connaissez bien mieux que nous. Nous avions l’espoir que l’Asie du Sud Est serait, à ce stade, épargnée. Mais la dégringolade a continué. Les pays alentours ont tous fermé leurs frontières. Il est maintenant clair pour nous que si nous ne voulons pas rester dans le lockdown thaïlandais annoncé: nous devons partir d’ici au plus vite, d’autant plus que beaucoup de Thaïs pensent que ce sont les européens qui leur ont amené le virus et donc nous avons droit à des réactions de dégoût assez déstabilisantes.

Beaucoup d’Airlines subissent un grounding forcé, et l’Europe est devenue imperméable, ne nous permettant pas de choisir n’importe quelle option. Nous avons trouvé 5 places vers Zürich pour ce week-end en espérant qu’elles ne seront pas annulées, mettant ainsi un terme à ce voyage que nous avions préparé depuis tellement d’années et avec tellement de cœur.

Pour couronner le tout, nous cherchons une résidence puisque notre maison est encore louée à ce stade.

Nous avons beaucoup pleuré… de tristesse, de frustration. Les enfants adorent voyager avec nous. Avant tout cela, ils disaient que ce voyage passait beaucoup trop vite et qu’ils voulaient arrêter le temps. Ils se rendent bien compte qu’on ne pourra pas organiser un tel périple de sitôt et comprennent bien qu’ils ne peuvent même pas se réjouir de sauter dans les bras des grands-parents et des copines.

Alors bien sûr, malgré la tristesse, nous restons évidemment conscients de nos privilèges. Nous avons la chance d’être ensemble, en bonne santé, et de retourner vers un pays riche, politiquement et sanitairement sûr.  On ne va pas se plaindre la bouche pleine, comme on dit. L’économie se casse la gueule alors on serait bien égoïstes de ne penser qu’à nos petits délires d’aventure qui s’effondrent.

Mais avant de rebondir vers des jours de meilleure humeur, je m’octroie le luxe de déposer en ces lignes la frustration d’avoir essayé d’organiser un temps off dans la vie folle que nous menions, un temps pour nous, pour remettre les valeurs en place, pour nous retrouver, et pour reconnecter avec la sensation de liberté trop souvent étouffée par nos obligations.

C’est double peine pour nous. Ceux d’entre vous qui aiment voyager l’ont déjà bien compris et nous le témoignent par les multiples messages qui clignottent sur nos téléphones depuis quelques jours et nous font tellement de bien. Alors oui, on est des privilégiés. Mais juste pour ces quelques signes, on s’est offert le droit de râler.

Nous voulions du lâcher prise. On est servis, c’est peu de le dire.

Prenez bien soins de vous là-dehors

Nath

PS Je mettrai ces prochains jours les photos des dernières étapes avant la Covidie. Rebisous

insula Écrit par :

6 Comments

  1. Flo blanc
    mars 19, 2020
    Reply

    Hello
    Contente d’avoir de vos nouvelles

    Oui, je comprends votre écœurement à devoir écourter votre voyage. Espérons que vous pourrez finir ce Rêve rapidement 😊

    Bon retour en suisse
    Et à bientôt
    Bisous à vous et 😘😘😘😘😘😘😘 à Eliott!

    Flo

    • insula
      mars 20, 2020
      Reply

      Merci je transmets
      Faites attention à vous
      À tout bientôt!

  2. MARTINE HONEGGER
    mars 19, 2020
    Reply

    Prends contacte avec Simone…a propos de maison….???
    Pas sure si libre.VPO

    • insula
      mars 20, 2020
      Reply

      Merci Martine
      Oui j’ai eu contact avec Simone hier soir 🙂
      Fais bien attention à toi

    • insula
      mars 29, 2020
      Reply

      <3

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